Georges Catroux

Georges Catroux (1877-1969) sort de Saint-Cyr en 1898 et participe, avec la Légion étrangère, à la pacification du Sahara de 1900 à 1902. Il part ensuite en Indochine comme attaché au cabinet du gouverneur général, avant de revenir au Maroc, où il est placé sous les ordres du maréchal Lyautey, puis de rejoindre le cabinet du gouverneur général de l’Algérie. Blessé et fait prisonnier pendant la Première Guerre mondiale, il est enfermé au fort IX, à Ingolstadt, où il rencontre le capitaine de Gaulle. La guerre terminée, il est au Levant, où il prend le commandement de la mission du Hedjaz, puis celle de Damas. En 1923, le lieutenant-colonel Catroux est nommé attaché militaire en Turquie, mais retourne au Maroc en 1925, au moment du soulèvement d’Abd-el-Krim. En 1926, lors de l’insurrection des Druses, il est rappelé au Levant, où il dirige le service de renseignements. Colonel en 1927, il reçoit le commandement du 6e régiment de tirailleurs, puis celui du territoire d’Aïn-Sefra.

Après avoir suivi les cours du Centre des hautes études militaires, il obtient les étoiles de général de brigade et, en mai 1931, est désigné au commandement de la région de Marrakech, où, de 1931 à 1935, il dirige les opérations de pacification du Maroc. Promu général de division en septembre 1934, il prend en 1935 le commandement de la 14e division, puis, en septembre 1936, celui du 19e corps d’armée à Alger. En 1939, il passe au cadre de réserve, mais Georges Mandel le rappelle le 20 août et lui confie le poste de gouverneur général par intérim de l’Indochine. Titularisé en mai 1940, il est bientôt remplacé par le vice-amiral Decoux et rejoint le général de Gaulle à Londres.

Le 25 juin 1941, le général Catroux entre en Syrie avec les troupes alliées et est nommé haut commissaire en Syrie et au Liban. En janvier 1943, il devient délégué de la France combattante en Afrique du Nord et négocie l’accord Giraud-De Gaulle. Lorsque le gouvernement est constitué, il est nommé ministre d’État, fonction qu’il cumule avec celles de gouverneur général de l’Algérie et de membre du Comité français de la Libération nationale (CFLN). Chargé des affaires musulmanes, il part en novembre 1943 au Liban, nanti des pleins pouvoirs, afin d’y rétablir le calme. Il est également l’auteur de l’ordonnance du 7 mars 1944 qui assimile les musulmans d’Algérie aux nationaux français. Le 9 septembre 1944, lors du remaniement du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), il est nommé ministre de l’Afrique du Nord.

En 1945, il part pour Moscou au titre d’ambassadeur de France et de mars à décembre 1948, devient conseiller du Gouvernement, avant d’être nommé conseiller national du Rassemblement du peuple français (RPF). Ses mémoires, publiés en 1949 sous le titre , apportent un témoignage essentiel sur l’action militaire et politique de la France combattante pendant la Seconde Guerre mondiale.

Don au Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.