Henri Frenay

Identifier
c-7g3gdd2it-15d3ytcbnrrgi
Language of Description
French
Alt. Identifiers
  • 72AJ/511, 72AJ/2026-72AJ/2027
Source
EHRI Partner

Biographical History

Issu d’une lignée d’officiers, Henri Frenay (1905-1988) fait lui-même le choix d’une carrière militaire, en intégrant en 1924 l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Après diverses affectations à l’armée du Rhin, en Syrie ou dans l’infanterie alpine, il effectue un stage à l’École supérieure de Guerre en 1936-1937 et obtient en 1938 le diplôme du Centre des hautes études germaniques.

Fait prisonnier en juin 1940, il s’évade, rejoint la zone libre et se retrouve en garnison à Marseille. Dès le 15 août 1940, refusant l’armistice, il rédige un manifeste pour appeler à la lutte armée et organise ses premiers recrutements. Il est ainsi rejoint par Maurice Chevance, Henri Aubry, Robert Guédon, le docteur Recordier ou Claude Bourdet, dans ce qui deviendra le Mouvement de Libération nationale (MLN). En décembre 1940, il est affecté au 2e bureau de l’État-major de l’armée à Vichy, mais demande son congé au début de 1941 et s’installe à Lyon. Il se consacre dès lors entièrement au MLN, avec l’aide de Berty Albrecht, rencontrée en 1935, et crée "Les Petites Ailes de France". Pendant l’été 1941, des réunions sont organisées à Lyon entre Henri Frenay, François de Menthon, qui dirige le groupe Liberté, et Emmanuel d’Astier de la Vigerie, chef de Libération-Sud, aboutissant à la création du Mouvement de Libération française. Celui-ci prend bientôt le nom de son journal, , dont le premier numéro paraît en décembre 1941, et Henri Frenay s’impose à sa tête.

En dépit de dissensions sévères avec les autres grands mouvements de zone sud, Libération et Franc-Tireur, et des difficultés qui touchent Combat, frappé par de nombreuses arrestations au début de l’année 1942, des étapes importantes sont franchies avec la mise sur pied fin 1942 d’une Armée secrète unifiée, placée sous le commandement du général Delestraint, puis la constitution en janvier 1943 des Mouvements unis de Résistance (MUR).

Mais Henri Frenay, qui entend demeurer aux commandes, ne tarde pas à entrer en conflit avec Jean Moulin. Au printemps 1943, il prend contact avec les services spéciaux américains en Suisse pour obtenir de l’argent qui le rendrait plus autonome à l’égard de la France combattante. L’affaire n’aboutit pas mais est la source de tensions et de malentendus accrus. Laissant les rênes de Combat à Claude Bourdet, Henri Frenay gagne Londres puis Alger ; il reçoit en août 1943 la Croix de la Libération et est nommé en novembre 1943 commissaire aux Prisonniers, Déportés et Réfugiés du CFLN. Il écrit toujours dans , fait plusieurs discours à la radio et est appelé à siéger à l’Assemblée consultative provisoire.

En août 1944, il devient ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés du GPRF et s’occupe activement des épineuses questions liées au rapatriement. Un autre de ses engagements sera pour l’Europe : en septembre 1946, il est élu président de l’Union européenne des Fédéralistes, qu’il quittera en 1954 après l’échec de la Communauté européenne de défense. Il contribue également à créer l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR).

En 1973, il publie dans ses mémoires de résistance et en 1977, développe dans sa thèse du crypto-communisme de Moulin, suscitant de violentes polémiques qui le mobiliseront jusqu’à la fin de sa vie. Comme l’écrit Laurent Douzou, en incitant Daniel Cordier à entreprendre en réaction une imposante biographie de Jean Moulin, Henri Frenay s’est ainsi fait "l’artisan indirect du renouvellement historiographique de la Résistance". Il demeure en tout cas l’une des personnalités les plus marquantes de la résistance intérieure française.

Acquisition

Dons de Henri Frenay au Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale puis aux Archives nationales (mai 1986).

Related Units of Description

  • Témoignages et documents sur le mouvement Combat : 72AJ/46-48.

  • Archives du BCRA (mouvement Combat) : AG/3(2)/377.

  • Archives du Commissariat aux Prisonniers, Déportés et réfugiés du CFLN (1943-1944) : F/9/3095-3128.

  • Archives du ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés (1944-1946) : F/9/3129-3419.

This description is derived directly from structured data provided to EHRI by a partner institution. This collection holding institution considers this description as an accurate reflection of the archival holdings to which it refers at the moment of data transfer.