Henry Ingrand

Né en août 1908 à Échiré (Deux-Sèvres), Henry Ingrand, interne des hôpitaux de la Seine, diplômé de l’Institut de médecine coloniale de Paris, occupe en 1939 les fonctions de médecin-lieutenant au service de santé des armées. Refusant l’armistice et l’Occupation, il entreprend d’abord de résister à titre individuel, en participant notamment à la manifestation du 11 novembre 1940 à Paris. En janvier 1941, il entre au Mouvement de Libération nationale (MLN) de Henri Frenay et participe à la rédaction du journal . Membre du comité directeur du MLN en novembre 1941, il travaille à partir de février 1942 aux côtés de Jacques Lecompte-Boinet, avant que celui-ci ne fonde le mouvement Ceux de la Résistance (CDLR). Arrêté par les Allemands en juin 1942, Henry Ingrand parvient à leur échapper et passe en zone sud. Il est alors, à Toulouse puis à Marseille, chargé par Henri Frenay d’une mission de documentation pour le compte du mouvement Combat qui a succédé au MLN. Arrivé à Clermont-Ferrand en octobre 1942, il prend en charge le mouvement Combat dans ce secteur. En mars 1943, il devient chef régional pour la région R 6 des Mouvements unis de Résistance (MUR). Vivant clandestinement à Ceyrat, sous les pseudonymes de Villiers, Bessac, Chauray, Mazières ou Rouvres, il met en place, au long de l’année 1943, l’ensemble des services des MUR d’Auvergne, nouant des contacts avec les premiers maquis et les responsables des groupes francs de la région. Président du comité régional de libération dès sa création au printemps 1944, il prend une part active à l’organisation des réduits du Cantal et au rassemblement du maquis du Mont Mouchet. Après de courageux combats en juin 1944 au Mont Mouchet et à Chaudes-Aigues, il s’emploie dès juillet 1944 à la réorganisation militaire de l’Auvergne. Promu colonel des Forces françaises de l’Intérieur sous les ordres du général Koenig, il est désigné en juillet 1944 commissaire régional de la République à Clermont, avant de connaître une carrière variée : commissaire général au Tourisme en 1946, président du Comité du tourisme de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) en 1949, président de l’Union internationale des organismes officiels de tourisme en 1951, puis diplomate, représentant la France auprès de la Commission consultative pour les réfugiés et les travaux de Palestine en 1952, ambassadeur de France en Colombie en 1955, secrétaire général pour les Affaires algériennes en 1959 et ambassadeur au Vénézuela de 1961 à 1963. On le retrouve en 1964 président du conseil d’administration des Houillères du bassin de Provence, puis conseiller aux affaires internationales du groupe des Charbonnages de France et de la société CdF-Chimie de 1970 à 1977 ; en 1978, il est nommé président directeur général de la société du Casino d’Aix-en-Provence. Henry Ingrand est décédé le 23 novembre 2003. Il avait été fait Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.

Don de Henry Ingrand au Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale (1974).