Jean Cavaillès
Biographical History
Philosophe, logicien et mathématicien de premier plan, Jean Cavaillès (1903-1944) apparaît aussi comme une figure emblématique de l’engagement des intellectuels pendant la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier en 1940, il s’évade et participe dès l’automne à la création du mouvement Libération-Sud. En mars 1941, il est appelé à la chaire de "Méthodologie et logique des sciences" à la Sorbonne. Dans le même temps, il travaille avec Christian Pineau au sein de la direction de Libération-Nord, avant de fonder, en avril 1942, sous le pseudonyme de Marty, le réseau de renseignements militaires Cohors.
Arrêté en septembre 1942 et interné à Saint-Paul d’Eyjeaux, il s’en échappe en décembre et s’engage plus avant dans la clandestinité. Après un passage à Londres en février 1943, il rentre en France en avril et reprend le combat. La traque prend fin à Paris le 28 août 1943. D’abord détenu à Fresnes, Jean Cavaillès est transféré à Compiègne le 19 janvier 1944. Condamné à mort par le Tribunal militaire allemand d’Arras le 17 février 1944, il est aussitôt exécuté, mais ses proches n’apprendront qu’à la fin de juin 1945 qu’il est "l’inconnu n° 5" du carré des fusillés d’Arras. Comme l’écrit son ancien condisciple et compagnon de résistance Georges Canguilhem : .
Acquisition
Don de Gabrielle Ferrières, sœur de Jean Cavaillès, aux Archives nationales (novembre 1995).
Scope and Content
Le fonds Jean Cavaillès est constitué d'un ensemble de lettres adressées par ce dernier à ses parents et à sa sœur Gabrielle. Si elle s’arrête à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, cette correspondance apporte un éclairage singulier, et d’une grande richesse, sur les années de jeunesse et d’apprentissage du philosophe et les ressorts politiques, religieux et moraux qui dictèrent ses engagements.
Les lettres ont été partiellement exploitées dans l’ouvrage , publié sous la direction d’Alya Aglan et de Jean-Pierre Azéma (Paris, Flammarion, 2002).