André Philip

Né en 1902 à Pont-Saint-Esprit (Gard), André Philip, après des études secondaires au lycée de Marseille, passe à Paris son doctorat de droit en 1924 et entre à l’École des sciences politiques. Il se rend ensuite à Londres et aux États-Unis et fréquente l’université de Columbia. De retour en France en 1926, il passe l’agrégation de droit et est nommé professeur d’économie politique à la faculté de droit de Lyon en 1928.

Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1920, il est élu en 1936 député de la circonscription de La Guillotière, à Lyon, et rapporte notamment les projets de loi sur la semaine de quarante heures et la durée du travail dans les mines, tout en présidant la section française des socialistes chrétiens. Voyageant fréquemment aux États-Unis, il fait partie de la .

Antimunichois, il s’engage comme volontaire dès la déclaration de guerre et vote le 10 juillet 1940 contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Reprenant ses cours à Lyon, il participe à la formation du Comité d’action socialiste puis du Parti socialiste clandestin et s’engage au sein du comité directeur du mouvement Libération-Sud. Il gagne Londres en juillet 1942 et est nommé par le général de Gaulle commissaire à l’Intérieur. Le Comité français de la Libération nationale (CFLN) à Alger le confirme dans ce poste en juin 1943, puis il devient, de novembre 1943 à septembre 1944 commissaire d’État chargé des rapports avec l’Assemblée consultative provisoire. Élu député du Rhône en octobre 1945, il est nommé ministre de l’Économie nationale et des Finances dans les cabinets Gouin (janvier-juin 1946) et Blum (décembre 1946-janvier 1947).

Membre de l’Assemblée consultative européenne de Strasbourg, il prend part à tous les débats portant sur l’organisation de l’Europe. De 1947 à 1950, il dirige la délégation française à la Commission économique pour l’Europe de l’ONU. Battu aux élections législatives de 1951, il entre au Conseil économique. Délégué général du Mouvement européen, il préside aussi le Mouvement socialiste pour les États-Unis d’Europe. Défenseur de la Communauté européenne de défense (CED) aux côtés de Guy Mollet, il devient un opposant à la guerre d'Algérie, dénonce "le socialisme trahi" et est exclu de la SFIO. Hostile au retour au pouvoir du général de Gaulle, il quitte finalement le PSU qu'il avait contribué à fonder, rejoint les gaullistes de gauche et s'illustre comme un tiers-mondiste militant. Il meurt en juillet 1970.

Dons d’Olivier et Loïc Philip au Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale (1970).