Archives d’André Boulloche
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Né en 1915, polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, André Boulloche s'engagea dès 1940 dans la Résistance. Devenu en 1943 délégué militaire de la région de Paris, il fut arrêté en janvier 1944 et déporté le 27 avril, d'abord à Auschwitz puis à Buchenwald et Flossenburg. Le 15 août 1944, c'était au tour de ses parents, Hélène et Jacques Boulloche, et de son frère Robert de partir pour l'Allemagne, d'où ils ne revinrent pas.
À son retour de déportation, André Boulloche se lança dans une brillante carrière de haut fonctionnaire et d'homme politique. Directeur du cabinet de Paul Ramadier, président du Conseil en 1947 puis ministre de la Défense nationale en 1948-1949, il occupa ensuite le poste de chef du service de l'infrastructure au secrétariat d'État à l'Air, avant de prendre la direction des travaux publics, de l'urbanisme et de l'habitat au Maroc en 1955. Directeur du cabinet de Maurice Bourgès-Maunoury en 1957, il fut nommé cette même année délégué général adjoint à l'Organisation commune des régions sahariennes.
Dès lors, les responsabilités s'enchaînèrent : ministre délégué à la présidence du Conseil en 1958, ministre de l'Éducation nationale dans le cabinet de Michel Debré de janvier à décembre 1959, puis conseiller d'État en service extraordinaire de 1960 à 1963, et président de la commission du bâtiment et des travaux publics au Commissariat du Plan en 1964.
En 1965, André Boulloche fut élu maire de Montbéliard, et à partir de 1967 député du Doubs. En 1969, il devint membre du comité directeur du Parti socialiste et se consacra tout entier à la vie politique, avant de trouver la mort le 16 mars 1978 dans un accident d'avion.
Les archives qui ont été confiées aux Archives nationales en mai 1993 par la soeur d'André Boulloche, Mme Christiane Audibert, concernent avant tout la résistance et la déportation, avec en particulier des documents sur les activités du Comité des anciens chefs de réseaux des Forces françaises combattantes et sur l'oeuvre de la Commission spéciale de révision des titres de résistance, dont André Boulloche fut un temps le président. S'ils ne reflètent qu'une partie de sa féconde carrière , les documents rassemblés ici témoignent mieux que tous autres de la force de ses engagements et de l'autorité morale qu'il avait acquise tout au long de sa vie dans les milieux les plus divers.
Process Info
Par Patricia Gillet